Bonjour Jackie,
Je te remercie beaucoup pour ta lettre.
Elle m'a touchée parce que tu y parles vrai.
Je ressentais un mélange semblable de fragilité et d'espoir à ton âge.
Tu m'as écrit que tu aimes frapper, faire mal.
Tu dis aussi que tu voudrais ne plus frapper.
Le temps m'a montré que les autres personnes sont un peu comme des miroirs.
Ils te regardent et voient de toi ce que tu leur montres.
Tu t'isoles, car tu leur montre surtout un masque de violence.
Imagine que tu dessines ce masque, ton visage quand tu tapes.
J'ai déjà dessiné mon visage tel que je l'imagine quand je suis en colère et j'ai trouvé ça très intéressant.
Ça m'a aidé à m'accepter telle que je suis et m'aimer mieux.
Quand mes enfants étaient au collège, ils ne savaient pas comment gérer leur colère, leur frustration, leur douleur.
Et ça sortait n'importe comment dans les mots, les cris, les gestes, ça pouvait être violent.
Un jour, j'en ai eu assez.
J'ai pris une housse de traversin, je l'ai bourrée de draps et de vieux vêtements et j'ai acheté des gants légers pour protéger leurs articulations.
Mais qu'ils ressentent les coups qu'il donnent.
On a donné à notre sac de frappe maison beaucoup de surnoms.
On lui a prêté beaucoup de visages et on l'utilise encore en cas de besoin.
Après avoir bien tapé, on se sentait libéré et on parlait mieux.
Comme si le problème était devenu tout petit.
Ridicule.
C'est important car on a pu continuer à avoir une vie de famille chouette.
Et comme toi, je pense que la famille, c'est sacré.
J'ai adoré lire ton passage sur l'île Maurice.
Je n'y suis jamais allée et je ne sais pas exactement où elle se situe.
Mais tu m'as donné envie de découvrir ton paradis.
Je vais te laisser maintenant, surtout si ton cours de dessin commence.
C'est important de faire ce qu'on aime.
Prends soin de toi.
A bientôt,
Maylis
Je te remercie beaucoup pour ta lettre.
Elle m'a touchée parce que tu y parles vrai.
Je ressentais un mélange semblable de fragilité et d'espoir à ton âge.
Tu m'as écrit que tu aimes frapper, faire mal.
Tu dis aussi que tu voudrais ne plus frapper.
Le temps m'a montré que les autres personnes sont un peu comme des miroirs.
Ils te regardent et voient de toi ce que tu leur montres.
Tu t'isoles, car tu leur montre surtout un masque de violence.
Imagine que tu dessines ce masque, ton visage quand tu tapes.
J'ai déjà dessiné mon visage tel que je l'imagine quand je suis en colère et j'ai trouvé ça très intéressant.
Ça m'a aidé à m'accepter telle que je suis et m'aimer mieux.
Quand mes enfants étaient au collège, ils ne savaient pas comment gérer leur colère, leur frustration, leur douleur.
Et ça sortait n'importe comment dans les mots, les cris, les gestes, ça pouvait être violent.
Un jour, j'en ai eu assez.
J'ai pris une housse de traversin, je l'ai bourrée de draps et de vieux vêtements et j'ai acheté des gants légers pour protéger leurs articulations.
Mais qu'ils ressentent les coups qu'il donnent.
On a donné à notre sac de frappe maison beaucoup de surnoms.
On lui a prêté beaucoup de visages et on l'utilise encore en cas de besoin.
Après avoir bien tapé, on se sentait libéré et on parlait mieux.
Comme si le problème était devenu tout petit.
Ridicule.
C'est important car on a pu continuer à avoir une vie de famille chouette.
Et comme toi, je pense que la famille, c'est sacré.
J'ai adoré lire ton passage sur l'île Maurice.
Je n'y suis jamais allée et je ne sais pas exactement où elle se situe.
Mais tu m'as donné envie de découvrir ton paradis.
Je vais te laisser maintenant, surtout si ton cours de dessin commence.
C'est important de faire ce qu'on aime.
Prends soin de toi.
A bientôt,
Maylis
Correspondance entre des collegien·nes de Vandoeuvre (54) et des adultes de Forbach (57). 2020-2021.
En partenariat avec le CCAM (Scène Nationale de Vandoeuvre), le Carreau (Scène Nationale de Forbach), le collège Simone de Beauvoir, le conseil départemental de Meurthe et Moselle.