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- Entre #1 : Comment savoir si vous avez quitté l'enfanceVidéo
- Correspondances ❘ Bernard à Mia et Asdine ❘ 11/39Vidéo
- Correspondances ❘ Amel à Cettina ❘ 14/39Vidéo
- Entre #22 : Les mots des autresVidéo
- Prince de LuAudio
- En ce moment je me renferme sur moi. Je reste toute seule, j'essaye de gérer mes moments de déprime ou, quand ça me reprend comme l'année dernière, les moments où je ne savais plus où j'en étais. Enfin ça me prend trop la tête. En ce moment je me dis que je suis qu'une merde, que je ne suis une amie de merde ! Je me renferme Texte
- Je jalouse ses souvenirs, je voudrais lui en faire autant, qu'elle sache, et par la même, je suis ingrat. Elle l'aimait, ils ont fait l'amour dès le troisième jour, et je les déteste tous les deux. Je voudrais être seul et ne plus y penser. Pourquoi en sais-je autant. J'aimerais ne rien savoir.Je jalouse ses souvenirsTexte
- Correspondances ❘ Nathalie à Guillaume et Mohamed ❘ 36/39Vidéo
- Le grand-père de S. nous attendait à l'aéroport John Fitzgerald Kennedy. En sortant, j'ai été tout de suite dépaysée par les voitures qui sont énormes, vitres teintées, limousines, taxis jaunes. Pour aller à la maison, dans le New Jersey on est passé par Manhattan, enfin un bout, j'ai vu l'empire State building et d'autres immeubles. Comme dans les films. Sauf, que j'ai quand même été surprise car on était dans un quartier pas « très beau », assez délabré, vieux, sinistre, déprimant. Pour l'instant, c'est ma seule image de New York, mais je pense que quand on ira au centre, ce sera mieux. Enfin j'espère. Il y a plein de terrains de basket… Partout. C'est génial. Et au bout de bien deux heures de route on est arrivés à la maison. Maison typique américaine. J'ai vu tout le monde : sa grand-mère, sa tante, son oncle, et son cousin. Ils ne parlent que russe et boivent du Coca-Cola à table ! Mais bon je m'habituerai. De toute manière il fallait s'y attendre. Mais je suis un peu perdue et je suis vraiment de trop. S. me fait croire que non mais bon. J'ai l'impression de lui gâcher ses vacances. Et puis je ne veux pas prendre de place dans sa vie. Sinon, entre nous, ça va bien pour le moment. Même si je suis chiante, il ne dit rien. Sûrement fait-il des efforts, qui sait ?À l'aéroport John Fitzgerald KennedyTexte
- La perle rare. La rose manquante dans le bouquet de coquelicots qui constitue ma petite vie… Le diamant manquant dans le bracelet des personnes qui m'entourent Le sourire caché de toutes ces larmes versées en t'attendant Pourquoi ne te montres-tu pas ? Peut-être es-tu là. Et je te tourne le dos. Il suffirait que je me retourne pour te prendre dans mes bras. Ou alors je refuse de te voir. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être ai-je peur de toi ? Je ne sais pas. Je suis déjà fatiguée de chercher. Je me sens si seule. Je ne demande pourtant pas grand chose, du charme, de l'humour, un poil de jalousie, de l'attention, de l'amour. Peut-être m'attends-tu toi aussi. Peut-être nous cherchons-nous sans nous voir, qui sait ? Personne justement. Bah même moi. Enfin. Je n'ai que 14 ans ! Non ! J'ai déjà 14 ans ! J'attends, j'attends. Dans un coin. Mais putain ! lève-toi et trouve-le s'il ne vient pas ! Tu as trop attendu vas le chercher ! C'est à ton tour. Trouve le et vole la clé de son cœur et surtout garde là. Elle sera tellement précieuse. Ne l'égare pas surtout, sache la garder, la préserver, il saura faire de même. Prends confiance en toi et fonce, ne le laisse pas te filer entre les doigts. Un diamant pareil n'est pas à négliger. Car ce sera un diamant, une magnifique rose si c'est celui que tu auras choisi. Car le simple fait que ce soit ton cœur qui le choisisse fera de lui le plus beau des trésors, oui le plus beau des trésors. Ma perle rare. La perle rareTexte
- 14 ans en Barétous 7 ❘ CatherineVidéo
- Correspondances ❘ Michelle à Noah ❘ 03/39Vidéo
- Correspondances ❘ Garance et Samantha à Sylvie ❘ 22/39Vidéo
- Correspondances ❘ Claire et Leila à Nathalie ❘ 37/39Vidéo
- Correspondances ❘ Nathalie à Claire et Leila ❘ 38/39Vidéo
- C'est dur maman. C'est dur de ne pas savoir si je me trompe ou non. Parce que tout pourrait juste être une obsession comme tu as dit. Juste un de ses mal-être qu'ont les ados. Juste une excuse, une sorte de solution pour mon trou au cœur. C'est si dur car si tout cela n'est pas un stupide mal-être adolescent de passage, alors c'est énorme ! Je vivrai tout ça le reste de ma vie. J'aurais encore longtemps cette impression de décalage constant entre mon corps et l'idée que j'ai de moi-même. Je devrai mutiler mon corps et emporter les cicatrices, les tatouages pour pouvoir enfin ne plus ne plus sentir ma poitrine, mes seins posés sur mon torse. Ils sont constamment là, face au miroir ce sont de petites boules accrochées à mon corps, des boules qui n'ont pas leur place ici. Lorsque je marche et que je me visualise comme un garçon, tout va bien. Mais lors ce que ces deux poids me reviennent en tête, c'est comme lorsque l'on porte un T-shirt nouveau, et que l'étiquette vous gratte constamment. Et bien mais ça me gratte constamment maman. Ce corps n'est pas encore sécuritaire pour moi. Je sais à quel point c'est énorme. Mais je ne peux pas le faire seul. Il me faudra celle qui depuis le début était là. Pourras-tu rester à mes côtés ? Je t'en supplie reste. Continue de m'aimer comme ton enfant. Même en tant que fils je resterai ton enfant. Ne me laisse pas. Je suis seul à 11 000 km, ça je peux. Mais affronter tout ce qui m'arrivera seul je ne pourrai pas.Ce corps me gratteTexte
- Il continue. Il décrit l’impossibilité de parler avec sa propre famille à cause de sa transformation et de son éloignement. Il raconte comment à vingt ans il est parti à Paris, la capitale, la grande ville où tout semblait possible, pour étudier la philosophie, et pour vivre plus librement qu’à Reims, sa ville natale. Il dit qu’à Paris il a commencé à écrire des livres, à s’inventer comme un intellectuel. Mon cœur se réveillait dans ma poitrine. Tout changeait autour de moi. Maintenant je comprenais ce que j’avais ressenti dès ses premières phrases : Pourquoi est-ce que je n’avais jamais fait comme lui ? Pourquoi est-ce que je n’étais pas comme lui ? Pourquoi est-ce que moi je n’étais jamais parti à Paris – comme lui ? Pourquoi est-ce que j’avais limité à ce point mon arrachement au passé ? Ses paroles propulsaient mon corps loin de la salle où j’étais assis et tout à coup j’étais loin des autres, loin d’Elena aussi, pour la première fois j’étais loin d’elle. Je l’écoutais, il parlait, je l’écoutais et je pensais soudain, je voudrais être comme lui, je voudrais être lui – pourquoi est-ce que je n’avais pas fui aussi loin ? Je ne savais plus ce que je ressentais, je l’enviais, il me fascinait et la seconde d’après mes sentiments se muaient en un mélange de jalousie et de colère, pourquoi est-ce qu’il a réussi alors que moi je suis là, bloqué dans cette petite ville de province, et que je n’ai presque jamais rien lu, que je n’ai rien écrit à part quelques scènes de théâtre minables sans aucune valeur plagiées sur ce qu’Elena écrit, pourquoi lui et pas moi – je voulais ne plus l’écouter, je voulais qu’il se taise, faites-le taire, pitié – je lui en voulais d’avoir ce que je n’avais pas, et puis mes émotions s’inversaient encore, elles s’inversaient et je pensais que je n’avais jamais admiré quelqu’un avec autant de force ; je me suis tourné vers Elena et j’ai vu son corps s’éloigner de moi. Je ne pouvais plus la toucher, je voulais l’appeler mais elle n’entendait pas. Quand le philosophe a terminé sa conférence – il s’appelait Didier Eribon, je ne le savais pas encoreJe voulais être comme luiTexte
- Il disait des phrases directement liées à sa vie d’auteur, « je dois écrire ma conférence pour la semaine prochaine », « il faut que je réponde à mon éditeur », et je rêvais de pouvoir prononcer ces mots-là moi aussi. Il m’avait invité à venir avec lui à l’opéra un après-midi et j’étais bouleversé, je ne sais pas si c’était par la beauté de la musique ou parce que l’opéra me donnait l’impression d’être un bourgeois accompli, on ne peut sans doute pas distinguer les deux. Quelle image aurait pu être plus éloignée de mon père que celle de moi, là, assis à l’Opéra de Paris, à côté d’un auteur ? J’entrais à l’opéra et je pensais "Je n’aurais jamais dû entrer dans cette salle", je m’installais à la terrasse d’un café du Marais pour lire un ouvrage de Derrida ou Arendt et je pensais "Je n’aurais jamais dû être là, je n’aurais jamais dû savoir que ces auteurs existent". Être un bourgeois accompliTexte
- 14 ans en Barétous 2 ❘ LéaVidéo
- Correspondances ❘ Asdine à Bernard ❘ 12/39Vidéo