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- Que de temps s'est passé depuis la dernière fois où j'ai écrit dans ce carnet secret. J'ai maintenant 16 ans ! La vie va comme elle va. Mais je ressens par moment une certaine mélancolie inexplicable, peut-être est-ce dû au deuxième mouvement du quintette pour clarinette de Mozart que je suis en train d'écouter. Une certaine mélancolie(0)Texte
- Je suis là, dans mon lit à écouter la musique de Titanic. Je pense. Je me souviens. Dans les champs avec lui, dans le lac avec elle, et moi qui me prenait pour Brigitte Bardot, dans le camping, les lavabos et les crapauds. Le bar et le pont (pour se suicider). La fête est ma première vraie nuit blanche, le champ de maïs, la nuit, le petit chemin, la soupe à 7h du matin. Les nuits à la belle étoile. Les nuits à la belle étoile(0)Texte
- Aucun dessin pour décrire cette nuit. Juste une vague impression de flammes qui dansent. Danse sauvage et douce. Si enivrante accompagnée d'un bruit de pluie en fond. Une tente, la pluie, des bisous posés tant qu'ils peuvent l’etre, odeur perdue de clopes et de sueur. Les paroles dites, répétées à peine écoutées. Une idée en tête impossible. L'envie qui prend le dessus, le désir qui s'exprime tant qu'il le peut. Un amour fou mais si doux. Un amour fou mais si doux(0)Texte
- Il continue. Il décrit l’impossibilité de parler avec sa propre famille à cause de sa transformation et de son éloignement. Il raconte comment à vingt ans il est parti à Paris, la capitale, la grande ville où tout semblait possible, pour étudier la philosophie, et pour vivre plus librement qu’à Reims, sa ville natale. Il dit qu’à Paris il a commencé à écrire des livres, à s’inventer comme un intellectuel. Mon cœur se réveillait dans ma poitrine. Tout changeait autour de moi. Maintenant je comprenais ce que j’avais ressenti dès ses premières phrases : Pourquoi est-ce que je n’avais jamais fait comme lui ? Pourquoi est-ce que je n’étais pas comme lui ? Pourquoi est-ce que moi je n’étais jamais parti à Paris – comme lui ? Pourquoi est-ce que j’avais limité à ce point mon arrachement au passé ? Ses paroles propulsaient mon corps loin de la salle où j’étais assis et tout à coup j’étais loin des autres, loin d’Elena aussi, pour la première fois j’étais loin d’elle. Je l’écoutais, il parlait, je l’écoutais et je pensais soudain, je voudrais être comme lui, je voudrais être lui – pourquoi est-ce que je n’avais pas fui aussi loin ? Je ne savais plus ce que je ressentais, je l’enviais, il me fascinait et la seconde d’après mes sentiments se muaient en un mélange de jalousie et de colère, pourquoi est-ce qu’il a réussi alors que moi je suis là, bloqué dans cette petite ville de province, et que je n’ai presque jamais rien lu, que je n’ai rien écrit à part quelques scènes de théâtre minables sans aucune valeur plagiées sur ce qu’Elena écrit, pourquoi lui et pas moi – je voulais ne plus l’écouter, je voulais qu’il se taise, faites-le taire, pitié – je lui en voulais d’avoir ce que je n’avais pas, et puis mes émotions s’inversaient encore, elles s’inversaient et je pensais que je n’avais jamais admiré quelqu’un avec autant de force ; je me suis tourné vers Elena et j’ai vu son corps s’éloigner de moi. Je ne pouvais plus la toucher, je voulais l’appeler mais elle n’entendait pas. Quand le philosophe a terminé sa conférence – il s’appelait Didier Eribon, je ne le savais pas encoreJe voulais être comme lui(0)Texte
- Le Monde à l'Intérieur ❘ à qui le raconter d'autre qu'à un journal ? ❘ 15/19(0)Audio
- Correspondances ❘ Michelle à Noah ❘ 03/39(0)Vidéo
- Correspondances ❘ Sam à Sylvie ❘ 25/39(0)Vidéo
- Le Monde à l'Intérieur ❘ ce n'était pas si innocent d'écrire des chansons ❘ 18/19(0)Audio
- Il était une fois dans l'Est ❘ Le Viaduc Eiffel ❘ 16/30(0)Audio
- Il était une fois dans l'Est ❘ Différente ❘ 27/30(0)Audio
- Il était une fois dans l'Est ❘ Chez Barbieri ❘ 17/30(0)Audio
- Il était une fois dans l'Est ❘ Au Vieux Boeuf ❘ 1/30(0)Audio
- Correspondances ❘ Carine à Gloria ❘ 30/39(0)Vidéo
- 14 ans en Barétous 3 ❘ Michel(0)Vidéo
- Imaginez. Vous êtes là. Assis sur votre chaise. Au milieu d'une rangée. Devant et derrière vous des autres rangées semblables. Peu importe. Imaginez. Que le prof se mette à chanter. À danser. Tout simplement. Il monte sur son bureau et fait son cours. Imaginez que les normes n'existent plus, donc cela ne choque pas. La normalité n'existe pas. Elle n'a jamais existé. Imaginez tout ce que l'on ferait si les normes n'étaient pas aussi restreintes. Imaginez. Vous êtes toujours dans votre rangée, sur votre chaise. Imaginez le nombre de personnes, d'élèves disciplinés qui se sont assis sur cette même chaise. Depuis des années et des années, presque tous les jours. Imaginez les heures passées, perdues, regarder par la petite fenêtre qui se trouve à votre gauche ou à votre droite, pour trouver un petit coin de ciel, pas souvent bleu. Un petit bout d'espoir. Penser aux heures perdues à écouter sans comprendre de quoi on vous parle. Le temps passé à se demander ce qu'on faisait là alors qu'on avait envie d'être ailleurs, avec d'autres personnes. Qui nous apprennent des choses beaucoup plus importantes. Toujours dans votre rangée(0)Texte
- Il était une fois dans l'Est ❘ Devenir ❘ 22/30(0)Audio
- Il était une fois dans l'Est ❘ Inauguration ❘ 31/31(0)Vidéo
- Entre #13 : Un monde sucré(0)Vidéo