Il était une fois dans l'Est ❘ Chez Barbieri ❘ 17/30

CHEZ BARBIERI :

Bonjour, Nous sommes les élèves de troisième du collège Joliot Curie à Tucquegnieux.
On travaille avec la compagnie La Bande Passante sur le projet qui s'appelle "Il était une fois dans l'Est".
Et on voudrait savoir : c'était quoi avoir quatorze ans ici ?

Comment vous appelez vous ?

Je m'appelle Madame Manguin Jocelyne.

Où avez-vous passé votre adolescence?

J'ai toujours été ici parce que je suis fille unique et que je travaille avec ma maman. Je l'aide.
Ici, dans le temps c'était que des mineurs.
Alors il y avait les Italiens, beaucoup, et les Polonais. Ils jouaient aux cartes, c'était agréable.
C'était... alors des fois ça criait parce que « t'as mal joué... » ou... ils jouaient surtout la scopa et puis à la morra.
Vous savez ce que c'est la morra ? c'est quand on... Ils étaient à quatre.
Ils jouaient debout et puis ils tapaient et puis avec les doigts, vous disiez un nombre et chacun jouait. Alors là ça commençait toujours doucement, doucement, puis après ça finissait « hey hey ! ».
Mais c'était bien.

Quelle était votre relation avec votre famille?

J'ai eu une maman très courageuse.
Elle a été veuve à trente-huit ans, avec le bowling, le bistrot, et vous savez, savoir se faire respecter en étant une femme seule et savoir être plaisante en même temps, c'est tout un art, croyez-moi et chez moi, ça a toujours marché à la baguette.

Pouvez-vous nous raconter un événement qui a marqué votre adolescence ?

Moi, quand j'ai fait ma communion, j'ai eu un transistor et j'étais content avec le transistor.
On mettait de la musique, après j'ai grandi, et puis dans les copines venaient parce que il y avait de l'ambiance.

Et sur ce transistor que vous aviez, vous écoutiez quoi ?

Ah ben du rock. Alors Les chaussettes noires, Dick Rivers, tout ça, Eddy Mitchell, Johnny...
Puis après quand il y a eu moins de mineurs, moi j'ai toujours eu une jeunesse qui était issue de fils de mineurs. C'était sympathique.

C'était plus la même vie.