PLAY/PAUSE
MINEUR DE FOND À 15 ANS :
Bonjour, Nous sommes les élèves de troisième du collège Joliot Curie à Tucquegnieux.
On travaille avec la compagnie La Bande Passante sur le projet qui s'appelle "Il était une fois dans l'Est".
Et on voudrait savoir : c'était quoi avoir quatorze ans ici ?
Comment vous appelez vous ?
Stachowiak Simon
Je suis Tucquenois depuis ma naissance.
En quelle année êtes-vous né ?
Janvier mille neuf cent quarante.
Qu'est ce qui a changé dans votre vie quand vous êtes devenu adolescent ?
Quatorze ans, c'était la fin des écoles.
Le collège, le premier collège, a été construit en mille neuf cent cinquante-cinq.
Moi, j'étais déjà au centre d'apprentissage.
En ce qui nous concerne, moi j'ai perdu mon père très jeune, orphelin donc à six ans.
Et les parents que je côtoyais de mes copains, c'était tous des mineurs.
Je ne me voyais pas aller ailleurs disons qu'à la mine quoi.
C'était quelque chose, je dirais presque naturel, de l'école on fait un pas, on va au centre d'apprentissage et de là, on va à la mine, voilà.
La première année, c'était une semaine à l'atelier, une semaine à l'école, donc la deuxième année, c'était quinze jours au fond, quinze jours à l'école.
Troisième quatrième année, c'était quasiment que du travail du fond pour pouvoir passer son CAP.
Quand je suis descendu au fond, j'avais quinze ans et neuf mois, entre huit mois et neuf mois.
Ça je me souviens quand je descendais, le plafond est bas, il n'a pas la même couleur qu'au jour.
Un autre monde.
Avez-vous des anecdotes sur votre jeunesse ?
Il y a une chose que ce qui me reste en tête. Mais ça, c'est quand j'ai terminé, donc euh, le centre d'apprentissage et que je suis descendu en tant qu'ouvrier à la mine.
Et j'étais dans le train et il y avait trois mineurs qui étaient là, trois Polonais. Tous les trois étaient à deux ans, voir trois ans de la retraite.
Il y en a qui avait vingt-sept en de mine, les deux autres avaient vingt-huit en de mine et moi je me disais « vingt-sept ans vingt-huit ans mais c'est le bout du monde quoi » !
Malheureusement donc j'ai fais les trente ans de mine, ça a passé à une vitesse phénoménale.
Mais ça, ça m'est resté. Parce que donc première descente, là mes collègues parlaient de la retraite et moi je viens de rentrer dans la vie active véritablement.
Bonjour, Nous sommes les élèves de troisième du collège Joliot Curie à Tucquegnieux.
On travaille avec la compagnie La Bande Passante sur le projet qui s'appelle "Il était une fois dans l'Est".
Et on voudrait savoir : c'était quoi avoir quatorze ans ici ?
Comment vous appelez vous ?
Stachowiak Simon
Je suis Tucquenois depuis ma naissance.
En quelle année êtes-vous né ?
Janvier mille neuf cent quarante.
Qu'est ce qui a changé dans votre vie quand vous êtes devenu adolescent ?
Quatorze ans, c'était la fin des écoles.
Le collège, le premier collège, a été construit en mille neuf cent cinquante-cinq.
Moi, j'étais déjà au centre d'apprentissage.
En ce qui nous concerne, moi j'ai perdu mon père très jeune, orphelin donc à six ans.
Et les parents que je côtoyais de mes copains, c'était tous des mineurs.
Je ne me voyais pas aller ailleurs disons qu'à la mine quoi.
C'était quelque chose, je dirais presque naturel, de l'école on fait un pas, on va au centre d'apprentissage et de là, on va à la mine, voilà.
La première année, c'était une semaine à l'atelier, une semaine à l'école, donc la deuxième année, c'était quinze jours au fond, quinze jours à l'école.
Troisième quatrième année, c'était quasiment que du travail du fond pour pouvoir passer son CAP.
Quand je suis descendu au fond, j'avais quinze ans et neuf mois, entre huit mois et neuf mois.
Ça je me souviens quand je descendais, le plafond est bas, il n'a pas la même couleur qu'au jour.
Un autre monde.
Avez-vous des anecdotes sur votre jeunesse ?
Il y a une chose que ce qui me reste en tête. Mais ça, c'est quand j'ai terminé, donc euh, le centre d'apprentissage et que je suis descendu en tant qu'ouvrier à la mine.
Et j'étais dans le train et il y avait trois mineurs qui étaient là, trois Polonais. Tous les trois étaient à deux ans, voir trois ans de la retraite.
Il y en a qui avait vingt-sept en de mine, les deux autres avaient vingt-huit en de mine et moi je me disais « vingt-sept ans vingt-huit ans mais c'est le bout du monde quoi » !
Malheureusement donc j'ai fais les trente ans de mine, ça a passé à une vitesse phénoménale.
Mais ça, ça m'est resté. Parce que donc première descente, là mes collègues parlaient de la retraite et moi je viens de rentrer dans la vie active véritablement.
Il était une fois dans l'Est est un projet de collecte documentaire mené par la cie La Bande Passante et les élèves du Collège Joliot Curie de Tucquegnieux, avec le soutien de Scènes et Territoires en Lorraine, de la communauté de communes du Pays Haut, et du conseil départemental de Meurthe et Moselle. Interview-Montage : Benoit Faivre. Mixage : Laurence Moletta. Dessin : Etienne Gendrin. Musique : Thomas Guiral.