PLAY/PAUSE
Bonjour, Nous sommes les élèves de troisième du collège Joliot Curie à Tucquegnieux.
On travaille avec la compagnie La Bande Passante sur le projet qui s'appelle "Il était une fois dans l'Est".
Et on voudrait savoir : c'était quoi avoir quatorze ans ici ?
Comment vous appelez vous ?
C'est d'origine italienne, j'ai soixante-sept ans.
Avez-vous vécu un choc pendant votre adolescence ?
Et bien j'étais une enfant de mineur.
Et puis mon papa travaillait à la mine et puis mon papa a été licencié de la mine.
Alors on a vécu l'adolescence à travers la mine à Tucquegnieux.
C'est à dire que le travail du papa, c'était le plus important.
Donc les mines ont commencé à fermer, on a commencé à fermer toutes les mines parce qu'on ne voulait plus exploiter les sous-sols ici pour e récolter du minerai.
Donc on a commencé à licencier des gens.
Et moi, j'étais au CM2 deux, donc quand je suis rentré de l'école, mon papa m'a dit : "Je suis licencié" avec bien sûr plein d'autres gens.
Donc c'était une grosse catastrophe parce que parce qu'il y avait une maison, il y avait trois enfants, il y avait et donc il a fallu prévoir l'avenir autrement.
Donc mon papa est parti reparti à Quarante-deux ans un an à l'école, ça s'appelait une AFPA à Metz.
Et puis il a fait un autre métier.
Il était monteur sanitaire.
A quarante-deux ans, il a passé un cap pour faire un autre métier.
Mais avant qu'il fasse cet autre métier pendant un an, c'est un petit peu dur parce qu'il n'y avait pas le même salaire que quand il travaillait à la mine.
Et puis je n'étais pas la seule.
On était plein d'enfants mineurs, à voir nos papas licenciés. On se serrait les coudes et on avait des jardins, on avait des poules des lapins, des arbres fruitiers, on manquait de rien, mais on n'avait pas de superflu.
À quels jeux jouiez-vous ?
On était dehors du matin au soir, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige la rue, c'était notre terrain de jeu parce qu'on n'avait rien d'autre.
on partait, on jouait à des jeux, on avait des craies, on jouait à des jeux.
Des jeux que vous ne connaissez certainement pas maintenant, mais on jouait, on jouait beaucoup, on n'avait pas de dinette et tout.
On n'avait pas cinquante mille choses, on se fabriquait des dinettes, on avait une peut-être, une poupée chacun. On se fabriquait tous nos jeux, on les fabriquait, tous nos jouets et nos jeux.
On les fabriquait, on allait dans les champs, on allait dans les bois, on allait dans les jardins, on allait et on était riches de ça parce qu'on n'avait besoin de rien d'autres.
On sortait les mains dans les poches et on remplissait notre journée de jeux.
Sans avoir rien de concret dans les mains mais ont jouait.
Et ça, le jeu, c'est quelque chose qui nous unissait.
On travaille avec la compagnie La Bande Passante sur le projet qui s'appelle "Il était une fois dans l'Est".
Et on voudrait savoir : c'était quoi avoir quatorze ans ici ?
Comment vous appelez vous ?
C'est d'origine italienne, j'ai soixante-sept ans.
Avez-vous vécu un choc pendant votre adolescence ?
Et bien j'étais une enfant de mineur.
Et puis mon papa travaillait à la mine et puis mon papa a été licencié de la mine.
Alors on a vécu l'adolescence à travers la mine à Tucquegnieux.
C'est à dire que le travail du papa, c'était le plus important.
Donc les mines ont commencé à fermer, on a commencé à fermer toutes les mines parce qu'on ne voulait plus exploiter les sous-sols ici pour e récolter du minerai.
Donc on a commencé à licencier des gens.
Et moi, j'étais au CM2 deux, donc quand je suis rentré de l'école, mon papa m'a dit : "Je suis licencié" avec bien sûr plein d'autres gens.
Donc c'était une grosse catastrophe parce que parce qu'il y avait une maison, il y avait trois enfants, il y avait et donc il a fallu prévoir l'avenir autrement.
Donc mon papa est parti reparti à Quarante-deux ans un an à l'école, ça s'appelait une AFPA à Metz.
Et puis il a fait un autre métier.
Il était monteur sanitaire.
A quarante-deux ans, il a passé un cap pour faire un autre métier.
Mais avant qu'il fasse cet autre métier pendant un an, c'est un petit peu dur parce qu'il n'y avait pas le même salaire que quand il travaillait à la mine.
Et puis je n'étais pas la seule.
On était plein d'enfants mineurs, à voir nos papas licenciés. On se serrait les coudes et on avait des jardins, on avait des poules des lapins, des arbres fruitiers, on manquait de rien, mais on n'avait pas de superflu.
À quels jeux jouiez-vous ?
On était dehors du matin au soir, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige la rue, c'était notre terrain de jeu parce qu'on n'avait rien d'autre.
on partait, on jouait à des jeux, on avait des craies, on jouait à des jeux.
Des jeux que vous ne connaissez certainement pas maintenant, mais on jouait, on jouait beaucoup, on n'avait pas de dinette et tout.
On n'avait pas cinquante mille choses, on se fabriquait des dinettes, on avait une peut-être, une poupée chacun. On se fabriquait tous nos jeux, on les fabriquait, tous nos jouets et nos jeux.
On les fabriquait, on allait dans les champs, on allait dans les bois, on allait dans les jardins, on allait et on était riches de ça parce qu'on n'avait besoin de rien d'autres.
On sortait les mains dans les poches et on remplissait notre journée de jeux.
Sans avoir rien de concret dans les mains mais ont jouait.
Et ça, le jeu, c'est quelque chose qui nous unissait.
Il était une fois dans l'Est est un projet de collecte documentaire mené par la cie La Bande Passante et les élèves du Collège Joliot Curie de Tucquegnieux, avec le soutien de Scènes et Territoires en Lorraine, de la communauté de communes du Pays Haut, et du conseil départemental de Meurthe et Moselle. Interview : élèves de 3eme du collège de Tucquegnieux / Laurence Moletta. Montage-Mixage : Laurence Moletta. Dessin : Etienne Gendrin. Musique : Thomas Guiral.