Hé toi !
Oui, toi, je ne me souviens plus de ton prénom ou peut-être que je ne veux plus m'en souvenir, mais je veux te dire que tu es mon premier amour et aussi mon premier chagrin du même nom.
Qu'est ce que tu me plaisais !
Avec le groupe des potes, on s'était rencontrés plusieurs fois dans ta rue.
Je crois que j'ai localisé pour la première fois grâce à toi, l'endroit précis, exact, géographique de mon coeur.
C'est comme si une balise s'était mise en route.
Chaque fois que je te voyais est de plus en plus mon coeur qui bat.
On dit battre la chamade.
C'est un peu vieillot, cette expression.
Chammade, ça vient d'un mot italien, Ciamada, qui signifie Clameur Appel. C'était un processus militaire qui consistait en un roulement de tambour pour signifier le souhait de se rendre, de faire une trêve pour recueillir le corps des soldats ayant péri.
Tomber en amour comme en tombe au front.
J'ai compris.
In est tout un groupe, il y a de la neige dehors, mais je ne vois que toi.
Rien d'autre n'existe.
Focus, plan sur ta silhouette, ta nuque, tes bras.
Action.
Quelqu'un n'arrive pas à monter la côte.
Sa voiture patine, glisse sur la neige.
Il faut le pousser.
Tu y vas, on y va à plusieurs.
Je me glisse à côté de toi, je ne réfléchis pas et je mets ma main sur la tienne.
Et là, c'est le drame.
Tu repousses ma main.
Le dépannage de la voiture fini, tu me diras que tu m'aimes bien et patati et patata.
Mais tu comprends et blablabla et blablabla, on est des potes.
Et bon, voilà clap de fin.
Eh bien oui, Et toi ce jour-là, Tu m'a déchiré le coeur, tu me l'a retourné, et par un mouvement de balancier extraordinaire, je suis tombé dans l'autre sens.
Mais tombée de haut, j'ai remballé le tambour, j'ai remballé ma vie, j'ai remballé mon coeur, j'ai remballé mes larmes.
Une momie.
Alors, c'est moi maintenant qui vais soigneusement te remballer, avec délicatesse, dans mon carton aux souvenirs cuisants, ceux qu'on veut oublier, ce qu'on voudrait ne jamais avoir vécus.
Je vais te ranger au fin fond de ma mémoire.
C'est la place que je te donne.
Je te promets de t'y laisser bien tranquille.
Je ne t'ai été exhumé simplement que pour mieux de faire disparaître.
Bye Bye tristesse,
Nathalie
Oui, toi, je ne me souviens plus de ton prénom ou peut-être que je ne veux plus m'en souvenir, mais je veux te dire que tu es mon premier amour et aussi mon premier chagrin du même nom.
Qu'est ce que tu me plaisais !
Avec le groupe des potes, on s'était rencontrés plusieurs fois dans ta rue.
Je crois que j'ai localisé pour la première fois grâce à toi, l'endroit précis, exact, géographique de mon coeur.
C'est comme si une balise s'était mise en route.
Chaque fois que je te voyais est de plus en plus mon coeur qui bat.
On dit battre la chamade.
C'est un peu vieillot, cette expression.
Chammade, ça vient d'un mot italien, Ciamada, qui signifie Clameur Appel. C'était un processus militaire qui consistait en un roulement de tambour pour signifier le souhait de se rendre, de faire une trêve pour recueillir le corps des soldats ayant péri.
Tomber en amour comme en tombe au front.
J'ai compris.
In est tout un groupe, il y a de la neige dehors, mais je ne vois que toi.
Rien d'autre n'existe.
Focus, plan sur ta silhouette, ta nuque, tes bras.
Action.
Quelqu'un n'arrive pas à monter la côte.
Sa voiture patine, glisse sur la neige.
Il faut le pousser.
Tu y vas, on y va à plusieurs.
Je me glisse à côté de toi, je ne réfléchis pas et je mets ma main sur la tienne.
Et là, c'est le drame.
Tu repousses ma main.
Le dépannage de la voiture fini, tu me diras que tu m'aimes bien et patati et patata.
Mais tu comprends et blablabla et blablabla, on est des potes.
Et bon, voilà clap de fin.
Eh bien oui, Et toi ce jour-là, Tu m'a déchiré le coeur, tu me l'a retourné, et par un mouvement de balancier extraordinaire, je suis tombé dans l'autre sens.
Mais tombée de haut, j'ai remballé le tambour, j'ai remballé ma vie, j'ai remballé mon coeur, j'ai remballé mes larmes.
Une momie.
Alors, c'est moi maintenant qui vais soigneusement te remballer, avec délicatesse, dans mon carton aux souvenirs cuisants, ceux qu'on veut oublier, ce qu'on voudrait ne jamais avoir vécus.
Je vais te ranger au fin fond de ma mémoire.
C'est la place que je te donne.
Je te promets de t'y laisser bien tranquille.
Je ne t'ai été exhumé simplement que pour mieux de faire disparaître.
Bye Bye tristesse,
Nathalie
Correspondance entre des collegien·nes de Vandoeuvre (54) et des adultes de Forbach (57). 2020-2021.
En partenariat avec le CCAM (Scène Nationale de Vandoeuvre), le Carreau (Scène Nationale de Forbach), le collège Simone de Beauvoir, le conseil départemental de Meurthe et Moselle.