Cette année en juin 2023, je vais monter sur scène, peut-être, pour la dernière fois. Je redoute ce moment. La peur de la fin. Du temps qui passe. Jouer pour la dernière fois ici, c’est l’enfance qui se finit. C’est se rendre compte que ces moments à tourner sur soi même jusqu’à avoir mal au ventre, à faire du coloriage en faisant attention à ne pas abîmer ma jolie robe, c’est finit. Chaque année, j’observais ces grandes dire au revoir à l’école, ça me paraissait si loin, mais pourtant c’est là c’est proche. Depuis petite, je me demande ce que je vais faire après. J’ai toujours eu ce besoin de me projeter, c’est peut-être dû au fait qu’on me dit toujours que plus tard ce sera mieux. Mais du coup c’est vraiment mieux plus tard ?
Il y a 10 ans j’avais 8 ans. C’est loin. Si je meurs à 80 ans, je vais vivre 10 fois ces
8 premières années. C’est beaucoup, c’est peu. Qu’est-ce qui mangera mon temps ? Quelles traces d’Amiens demeureront en moi ? Quelles traces de la Faïencerie à Creil ?
L'intégralité de la lettre a été enfouie dans une capsule temporelle au Musée Gallé-Juillet de Creil le 14 mai 2023. Elle sera redécouverte 10 ans après, le 14 mai 2033. En partenariat avec La Faïencerie.