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- Je suis complètement perdu. Je ne sais plus du tout ce que je fais de ma vie, je n'ai aucune idée de qui je suis. Je ne sais pas du tout ce que je ressens, je n'ai pas une seule idée de ce que je désire. Cela me fait peur et je suis complètement effrayé. Je ne supporte plus ma paresse, ma peur, mon indécision, ma douleur et toute cette colère que j'ai en moi. Tout ça n'a pas de sens, putain ! Je ne cesse de faire des listes mais je n'avance pas. Je n’avance plus ! Toute cette colère(0)Texte
- Je pense déjà à la séparation. Et pourtant je sais que je n'ai aucune chance de trouver mieux. Mon moi salaud est ressorti, il crie « misogynie ! » Il crie « solitude ! », Il écrit « amour = conneries à deux ! ». C'est navrant j'ai tout perdu.Il crie solitude (0)Texte
- Correspondances ❘ Nathalie à Claire et Leila ❘ 38/39(0)Vidéo
- Cher Futur Moi — Mattéo(0)Vidéo
- Il continue. Il décrit l’impossibilité de parler avec sa propre famille à cause de sa transformation et de son éloignement. Il raconte comment à vingt ans il est parti à Paris, la capitale, la grande ville où tout semblait possible, pour étudier la philosophie, et pour vivre plus librement qu’à Reims, sa ville natale. Il dit qu’à Paris il a commencé à écrire des livres, à s’inventer comme un intellectuel. Mon cœur se réveillait dans ma poitrine. Tout changeait autour de moi. Maintenant je comprenais ce que j’avais ressenti dès ses premières phrases : Pourquoi est-ce que je n’avais jamais fait comme lui ? Pourquoi est-ce que je n’étais pas comme lui ? Pourquoi est-ce que moi je n’étais jamais parti à Paris – comme lui ? Pourquoi est-ce que j’avais limité à ce point mon arrachement au passé ? Ses paroles propulsaient mon corps loin de la salle où j’étais assis et tout à coup j’étais loin des autres, loin d’Elena aussi, pour la première fois j’étais loin d’elle. Je l’écoutais, il parlait, je l’écoutais et je pensais soudain, je voudrais être comme lui, je voudrais être lui – pourquoi est-ce que je n’avais pas fui aussi loin ? Je ne savais plus ce que je ressentais, je l’enviais, il me fascinait et la seconde d’après mes sentiments se muaient en un mélange de jalousie et de colère, pourquoi est-ce qu’il a réussi alors que moi je suis là, bloqué dans cette petite ville de province, et que je n’ai presque jamais rien lu, que je n’ai rien écrit à part quelques scènes de théâtre minables sans aucune valeur plagiées sur ce qu’Elena écrit, pourquoi lui et pas moi – je voulais ne plus l’écouter, je voulais qu’il se taise, faites-le taire, pitié – je lui en voulais d’avoir ce que je n’avais pas, et puis mes émotions s’inversaient encore, elles s’inversaient et je pensais que je n’avais jamais admiré quelqu’un avec autant de force ; je me suis tourné vers Elena et j’ai vu son corps s’éloigner de moi. Je ne pouvais plus la toucher, je voulais l’appeler mais elle n’entendait pas. Quand le philosophe a terminé sa conférence – il s’appelait Didier Eribon, je ne le savais pas encoreJe voulais être comme lui(0)Texte
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