Comprendre le projet "devenir(s)"

La compagnie la Bande Passante
et l'Objet Documentaire

La Bande Passante est une compagnie fondée en 2007 autour du désir de partager des histoires intimes et sensibles en croisant les formes et les disciplines.
Elle compte une quinzaine de personnes d’horizons divers.

Nous nous inspirons du réel, notamment des archives et des objets, que nous considérons comme des documents permettant de rencontrer l’autre et de faire récit.

C'est un des enjeux principaux du théâtre documentaire, en tout cas tel que nous le pratiquons, que de réunir des documents qui viendront étayer une intuition de départ et de procéder à l’exploration de nouvelles façons de les partager poétiquement. 

Chaque création est un tissage très fin de matériaux et de disciplines repensées en fonction de chaque histoire et document.

(plus d’informations ici : http://ciebandepassante.fr/le-projet/)

Devenir(s) : un nouveau cycle consacré aux récits intimes adolescents

Depuis 2019, la compagnie la Bande Passante a initié un nouveau cycle de création consacré à l’adolescence intitulé Devenir(s).

Ce cycle a débuté par un appel à témoignages, avec plus d’une quinzaine de participant·es qui nous ont confié leurs écrits. Ce sont ainsi plus de 8000 pages que nous avons lues, triées, répertoriées, et dont nous avons extrait des centaines de citations.
Ce sont aussi des résidences en milieu scolaire dans les collèges et les lycées qui nous ont permis de récolter des écrits d’ados d’aujourd’hui, notamment par l’écriture et la réalisation de vidéos poétiques. Une correspondance de plus de 60 lettres a aussi été mise en place entre des adultes de Forbach et des jeunes de Vandœuvre et a permis de créer un film et un spectacle issu de ces écrits.

Petit à petit, le cycle Devenir(s) s’est constitué en deux volets :

  • Le premier objet de cette recherche était de créer un spectacle.
    Intitulée Devenir, cette forme plateau d'1h a été créée pour la première fois en novembre 2022 au théâtre de Laval.
    Dans ce spectacle, 2 interprètes (Maxime Kerzanet et Kathleen Fortin) explorent leur propre adolescence au travers des journaux intimes qu'ils ont récoltés.
    Cette création repose sur les textes et les documents d'adolescent·es que nous avons récoltés, lequels sont mis en scène, en images et en musiques, nous permettent d'explorer ensemble cet endroit commun et essentiel de nos vies.
    La page du spectacle est ici, un retour sur le processus de création est consultable .

  • Le second volet, qui s'est d'abord constitué comme base documentaire du spectacle, mais qui s'est vite avéré être une composante parallèle de notre travail sur l'adolescence, a constitué en véritables créations participatives pensées sur mesure avec les habitant·es et les partenaires de nombreux territoires.
    Au fur et à mesure de notre travail et des perspectives d'explorations qui se dessinaient, nous avons cherché comment mettre en commun ces très nombreuses et précieuses collectes. Nous avons souhaité partager ces récits par de nouvelles explorations artistiques : Edition de livres, de disques, expositions, création in situ…
    Chaque création fixait à nouveau les choses. Et suscitait de nouvelles contributions (voir le dossier devenir(s) création continue)

Des constellations de vies

Pourquoi commence-t-on un journal intime ?
De nos lectures, nous avons conclu que la pratique du journal ne constitue pas tant un besoin de se souvenir, mais d’abord un besoin d’être sincère avec soi.
Les adultes disent et pensent que les ados d’aujourd’hui se racontent sur les réseaux sociaux. La vérité est que le réseau social, tourné vers l’extérieur, est justement un endroit de paraitre, et que la pratique du journal est d’autant plus nécessaire que l’on se travestit pour correspondre à ce que le monde attend de nous.
Le journal intime est l’endroit où l’on s’exprime sincèrement, et souvent ces journaux parlent de l’isolement que ressentent les ados au milieu des autres.
Ce qui surprend, c’est pourtant les points communs entre tous ces vécus. La plupart des ados que nous avons rencontrés et des adultes qui nous ont confié leur récits ont été surpris de retrouver chez des inconnus de toutes les époques autant de morceaux de vie qu’iels pensaient être les seul·es à vivre.
Et si nous mettions tout cela en commun ?

Un site webdocumentaire pour mettre en commun les récits adolescents

Toute cette matière déjà récoltée, toute cette matière en cours de récolte, quoi en faire ?
Comment organiser toutes ces pensées qui semblent résonner entre elles ?
Comment donner du sens à toute cette agitation contenue dans toutes ces vies, dans tous ces écrits et toutes ces créations ?
Il s'est vite avéré qu'un site webdocumentaire serait l'endroit complémentaire idéal pour collecter, archiver et partager tous ces témoignages.
Le projet a mûri petit à petit, et à été mis en ligne à l'occasion d'une grande exposition à l'espace Jéliote d'Oloron Sainte Marie pour accueillir tous les témoignages récoltés dans le pays du Béarn.
Grâce à l’aide de Thomas Daveluy, Camille Baroux et Yves Robin, tous ces récits et créations ont pu être archivés, analysés, et mis en relation dans l’espace et dans les mots.
Un endroit qui puisse accueillir toute cette matière et lui donner forme.
Un endroit où l’on peut voyage et se laisser dériver.
Un endroit où l’on peut aussi chercher des témoignages et des pensées sur certains sujets que l’on ne se sent pas le droit d’exprimer comme on le voudrait. Un endroit où à défaut de trouver les réponses, on peut constater que l’on est pas seul·e à se poser les mêmes questions.

Un projet dans le temps long

C’est un cycle consacré à l’adolescence que nous avons ouvert avec la compagnie, et celui ci ne s’est pas achevé par la création d’un spectacle, et non plus par la création d’un site web. Nous allons continuer à organiser plusieurs ateliers de collecte et de création dans tout l’hexagone et au delà.
Mais plus que cela, nous allons transmettre nos propres expériences et outils à d’autres artistes, et tisserons des liens avec celles et ceux qui ont déjà travaillé ces sujets et qui ont leurs propres projets de récoltes et d’écritures.
Au final, grâce à toutes ces histoires récoltées, c’est notre histoire à toustes sur laquelle nous pouvons avoir un regard, et peut être une possibilité d’action.

IELS ont contribué au projet webdocumentaire devenir(s) 

La Bande Passante :

Conception du Site : Thomas Daveluy, Camille Baroux, Benoît Faivre, Yves Robin
Collecte Documentaire : Benoît Faivre, Kathleen Fortin, Thomas Gourdy, Maxime Kerzanet
Conception Sonore : Benoît Faivre
Créations Musicales : Maxime Kerzanet
Collecte documentaire : Camille Baroux, Alicia Charrier, Charline Dereims, Tommy Laszlo, Leila Bessahli, Benoît Faivre, Kathleen Fortin, Thomas Gourdy, Tara Gulhati, Andreea Vizitiu, Guillaume Leprevost.
Administration : Aurélie Fischer
Diffusion & communication : Iseult Clauzier

Les acteur·ices locaux partenaires et ami·es

Tout d'abord, toustes les auteur·ices anonymes qui ont contribué au contenu de ce site.
Un grand merci (!) à elleux

Artistes et projets associés et/ou voisins :
Natacha Sanchoz (plasticienne)
Christelle Véron (vidéaste)
Emma Barthère (photographe)
Violette Campo (metteuse en scène et comédienne)
Irwin Anneix / Cher Futur moi (Artiste Vidéaste)

Strutures partenaires :
Le Tandem – Scène nationale de Douai-Arras (59)
Espace Jéliote – CNMa, Oloron-Ste-Marie (64)
CCAM – Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy (54)
Le Centre dramatique national de l’Océan Indien – La Réunion (974)
Le Carreau – Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan (57)
Le Sablier – CNMa, Ifs-Dives-sur-Mer (14)
FACM/PIVO – Scène conventionnée, Val d'Oise (95)
Le Théâtre de Laval – CNMa (53)
L’Arsenal – cité musicale de Metz (57)
L’Odyssée – Scène conventionnée, Périgueux (24)
La Faïencerie – Scène conventionnée, Creil (60)

Etablissements scolaires :
Collège Simone de Beauvoir, Vandœuvre-lès-Nancy (54)
Atelier des adultes amateurs du Carreau (57)
Ecole Jules Verne, Metz (57)
Collège Anne Frank, Périgueux (64)
Collège de Lasseube (64)
Collège de Barétous (64)
Lycée St Joseph, Oloron-Ste-Marie (64)
Lycée de Chéreaute (64)
Lycée agricole d’Orthez (64)
Ehpad de Monein (64)

Associations :
Tram-E, Oloron-Ste-Marie (64)

Partenaires institutionnels :
Archives de la Ville de Creil (60)

les participant·es PARLENT DE Devenir(s)

« Avec l’atelier Devenir, je suis devenue ! »

Michelle, 60 ans

« Bel hymne à l’amour, à l’adolescence ! ❤❤ »

Sophie, 45 ans

« Ich bin froh, nicht die einzige zu sein, die so denkt.» 
(Je suis heureuse de ne pas être la seule à penser comme ça)

Maiwenn, 12 ans

« Quel moment ! Je n’ai jamais tenu de journal mais j’aurais pu écrire tout ce que j’ai entendu ! Criant de vérité ! Intemporel ! Magnifique ! Troublant ! »

Sabrina

« J’ai adoré chaque passage. Pendant ma lecture j’en ai oublié mon age et suis retourné 5/6 ans en arrière. J’ai ressenti toutes ces émotions de collège/lycée. C’est époustouflant les emotions qu’on partage tous, et pourtant pour la plupart le sentiment de solitude ne nous lâche jamais.
Lire mes écrits connectés a tant d’autres a remué beaucoup de choses en moi.»

Liam

« Suivons cet adolescent qui nous aime. L’adolescent que j’étais serait content de voir que je suis ses rêves. Grâce à vous, je l’embrasse et l’enlace tendrement. Il peut avoir confiance. »

Arsène G.

« Cela nous renvoie à notre propre histoire, c’est assez perturbant. J’ai le regret de ne pas avoir proposé à mes ados de venir (14 ans, 17 ans, 19 ans, ados/adultes). »« J’ai 14 ans et ai pu vraiment m’identifier aux personnages. Je fais du théâtre et de la musique. D’ailleurs votre musique était vraiment bien ».

Arthur

« Que d’émotions ! Oui, nous sommes tous plusieurs en nous-mêmes ! L’adolescence, cette période bénie de doutes et d’enthousiasmes, toujours à fleur de peau, pour longtemps. »

Claudy

« Merci pour m’avoir reconnectée à cette période si intense, qui fait sens... C'est bon de la retrouver, de ne pas l'oublier… »

Elodie

« Parlant pour toutes les générations ! »

« Merci d’alimenter les rêves, avec l’espoir qu’ils deviennent réalité. »

« L’enfance et l’adolescence sont des épreuves à passer, quand on est adulte on oublie qu’on a subi ça. »

LES MÉDIAS PARLENT DE devenir(s)

« À la manière d'historiens du quotidien, les artistes de la Bande Passante ont épluché des dizaines de journaux intimes d'auteurs ou d'anonymes en quêtes de traces laissées par les adolescents d'hier et d'aujourd'hui »

Mouvement, Smells like teen spirit, Agnès Dopff,  septembre 2022
Lire l’article : http://ciebandepassante.fr/public/uploads/2022/10/2209_article-Mouvement.pdf

« Chaque établissement a décliné ce thème à sa façon, selon un protocole établi par La Bande Passante : collectage de témoignages et vidéos, photographies, mises en voix d’un corpus d’écrits sur l’adolescence, correspondance avec les résidents de l’Ehpad de Monein, avec des associations d’Oloron et des abonnés de l’Espace Jéliote, avec l’association Tram-e d’Oloron… en prenant la carte postale pour support… C’est tisser un lien avec un spectacle et surtout avec la population, montrer les constantes des souvenirs, les générations…»

La République des Pyrénées, Adolescence, un partage en ‘Devenir’ à Oloron, K. R., 8 février 2023
Lire l’article : http://ciebandepassante.fr/public/uploads/2023/03/230208_-DEVENIR_-La-Republique-des-Pyrenees.pdf


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La compagnie la bande passante est soutenue par :

La compagnie La Bande Passante est conventionnée par la DRAC Grand Est, la Région Grand Est, la Ville de Metz
Elle est soutenue par le Conseil Départemental de Moselle, le Service culturel de la Ville de Metz, le Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle.