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- Je commence enfin à me découvrir un caractère : je me fais d'ailleurs un peu peur. Mais qu'est-ce que ça fait du bien ! Je commence enfin avoir des goûts, des avis propres. J'ai envie de m'affirmer. Mais évidemment, je vais y perdre quelques personnes… Bah oui, avant tout le monde m'aimait bien, mais si je commence à avoir un caractère, forcément, il ne plaira pas à tout le monde. Je ne me dis pas non plus que je serai une autre personne. Mais il y a une petite étincelle en moi que j'alimente de jour en jour. Et elle me réchauffe. Et ça fait du bien. Mais il faut tout de même que j'apprenne à la contrôler, car ça peut vite dégénérer en incendie. Et un incendie devient vite incontrôlable. Alors je vais doucement souffler sur cette étincelle, sans y verser d'essence. Et elle grandira doucement avec moi. Un incendie devient vite incontrôlable(0)Texte
- Salut, Ça va comme tu veux ? Ici, la mer est plutôt calme, quelques fois un peu agitée (comme hier), mais chaude ! Un régal ! La vie, ici, c'est très cool. Je ne sais même plus quel jour on est. Tant mieux. J'ai le cerveau vide ! Vide ! Plus de stress. Et mes cahiers de vacances doivent moisir au fond d'un placard. Heureusement qu'il faut que je me tape tous les deux jours le kilomètre aller retour avec 9 litres d'eau minérale sur les épaules ! Ça me rappelle mon bon vieux cartable que je traînais encore au collège jusqu'au mois de juin, avec une ténacité remarquable, ne voulant pas m'en séparer. Et puis voilà, ça y est, je dévie sur le collège. C'est plus fort que moi, hein ! Et je me souviens. Je me souviens de tous ces moments, bon ou mauvais, parfois bénis, de nos « années collège ».Tous mes souvenirs s'entrechoquent, se cognent et me blessent parfois. Je vais tous vous regretter. Tous ! Toi aussi, tu sais ce que c'est. Nous, on appartient à la bande des exilés. Enfin, on se reverra, j'espère. Je penserai à toi, et à tous les autres aussi. Et… Tu ne m'oublieras pas, un ? Allez, salut !Je dévie sur le collège(0)Texte
- C'est dur maman. C'est dur de ne pas savoir si je me trompe ou non. Parce que tout pourrait juste être une obsession comme tu as dit. Juste un de ses mal-être qu'ont les ados. Juste une excuse, une sorte de solution pour mon trou au cœur. C'est si dur car si tout cela n'est pas un stupide mal-être adolescent de passage, alors c'est énorme ! Je vivrai tout ça le reste de ma vie. J'aurais encore longtemps cette impression de décalage constant entre mon corps et l'idée que j'ai de moi-même. Je devrai mutiler mon corps et emporter les cicatrices, les tatouages pour pouvoir enfin ne plus ne plus sentir ma poitrine, mes seins posés sur mon torse. Ils sont constamment là, face au miroir ce sont de petites boules accrochées à mon corps, des boules qui n'ont pas leur place ici. Lorsque je marche et que je me visualise comme un garçon, tout va bien. Mais lors ce que ces deux poids me reviennent en tête, c'est comme lorsque l'on porte un T-shirt nouveau, et que l'étiquette vous gratte constamment. Et bien mais ça me gratte constamment maman. Ce corps n'est pas encore sécuritaire pour moi. Je sais à quel point c'est énorme. Mais je ne peux pas le faire seul. Il me faudra celle qui depuis le début était là. Pourras-tu rester à mes côtés ? Je t'en supplie reste. Continue de m'aimer comme ton enfant. Même en tant que fils je resterai ton enfant. Ne me laisse pas. Je suis seul à 11 000 km, ça je peux. Mais affronter tout ce qui m'arrivera seul je ne pourrai pas.Ce corps me gratte(0)Texte